lundi 26 septembre 2011

Un ami par trop inconnu...et pourtant!



Noël du Fail sans vous en rendre compte, c'est bien souvent qu'il croise vos vies...



Nous voudrions par les quelques lignes qui suivent, montrer que du FAIL fait toujours partie de notre quotidien, sans que nous en ayons conscience réellement, à travers ce qui jalonne notre vie de tous les jours, et nos activités les plus banales.

Au fil du temps, malgré les quelques quatre siècles qui nous séparent de son passage ici bas, la mémoire collective de notre ami s’est plu à garder de façon très variée l’empreinte de l’influence qu’il a eue sur cette terre de Haute Bretagne qui l’a vu naître.

Attachant son nom à des lieux qui nous sont familiers, les élus, les responsables locaux honorent sa mémoire en nous amenant à prononcer ce patronyme, qui pour beaucoup d’entres vous qui aurez parcouru ce livre, prendra une autre dimension.


Si bien sûr SAINT ERBLON, paroisse qui le vit venir au monde, a une rue NOËL DU FAIL, il faut savoir que VERN / SEICHE, où il reçut dans son jeune âge, les leçons du docte sophiste l’abbé CAILLARD, qui le « pourvut d’un assez bon commencement aux lettres », tout comme PLEUMELEUC, paroisse sur le territoire de laquelle se trouvait son manoir de la HERISSAYE, « l’autre manoir de son cœur », n’ont pas manqué de lui rendre hommage.

La ville de RENNES ne pouvait pas ignorer celui qui fut un des membres les plus éminents de son Parlement, et qui a publié un recueil d’Arrests qui est resté pendant près de deux siècles, une compilation de référence faisant autorité en matière de jurisprudence auprès de ses pairs, baptisant de son nom une rue perpendiculaire au Boulevard de CHEZY coté canal d’Ille et Rance, et débouchant sur la rue de DINAN à l’Est.

Il est plaisant également de constater que CHÂTEAUGIRON n’a pas oubliée que le fief des du Fail provenait d’un premier partage de la seigneurie de Châteaugiron au XIVème siècle, et dont la mémoire est aussi conservée par deux indications de lieux dits à l’entrée Ouest de la Cité en venant de Vern, signalées « le Haut FAIL » et « le Bas FAIL », terres d’où étaient originaires les ancêtres de nos amis de CHÂTEAU LETARD.

Témoins du souvenir encore bien vivace du seigneur de la Herissaye, les Cités de CHARTRES de BRETAGNE, PACE et BRETEIL, ont voulu immortaliser pour la postérité cet exceptionnel peintre des mœurs de son temps que fut notre « Rabelais » breton.

De manière encore plus significative, car concernant la jeunesse, tous ces petits bretons qui prononceront souvent un nom dépourvu de sens pour eux vu leur jeune âge, diront un jour avec fierté ayant appris l’histoire de leur école, qu’ils ont fréquenté l’Ecole Maternelle NOËL du FAIL à VERN/ SEICHE, établissement actuellement en cours d’extension, et en passe de devenir le Groupe Scolaire homonyme.


De même la ville de GUICHEN, s’honore d’avoir baptisé son important collège du nom de celui qui nous tient à cœur, preuve s’il en était besoin qu’il vit encore à travers toutes ces jeunes pousses qui grandissent à l’ombre bienveillante de son patronyme, gardant vivace son souvenir.

Pour rester dans les hommages rendus par les municipalités, signalons que VERN a cru bon aussi de nous faire souvenir que le Père CAILLARD, recteur nommé par l’Abbaye Saint Melaine dont dépendait cette cure, a joué un rôle non négligeable dans l’éducation de notre jeune ami, avant qu’il « monte » à Paris.


Dans un ordre d’idée tout à fait différent, nous ne pouvons passer sous silence la création depuis peu, d’un Trophée NOËL DU FAIL destiné à distinguer dans le domaine culinaire, les meilleurs Maîtres crêpiers de Bretagne, symbole d’excellence de la restauration traditionnelle à base de sarrazin de notre terroir.

Des Citations et autres aphorismes tirés des écrits de du FAIL, sont toujours aujourd’hui d’actualité et mis en avant pour illustrer ou dénoncer tel ou tel contexte.

Ainsi, la Revue PRESCRIRE, publication médicale de référence dans l’étude des substances médicamenteuses, s’appuie t-elle dans son numéro 301 de Novembre 2008 sur une maxime tirée de du FAIL pour son éditorial :
« Quand la bourse se rétrécit, la conscience s’élargit ».

L’Almanach des Postes de 1978, rappelle à ses lecteurs sur son calendrier traditionnel :
« Jamais bon cheval ne devient Rosse ».

De façon plus gauloise, dans la veine de « l’œuvre facétieuse », nous découvrons que le Dictionnaire érotique d’Alfred DELVAN, appuie sa définition du « Cabinet » :
« La nature de la femme, où l’homme fait ses nécessités amoureuses,- ce qui donne à ce cabinet une odeur de sui generis fort agréable-, quoique un peu violente », par une observation bien rabelaisienne de la plume de notre ami :
« Le jardinier voyant et trouvant le cabinet aussi avantageusement ouvert, y logea petit à petit son ferrement ! ».

De ci de là, la pensée de du FAIL réveille, à l’instar des Maximes de la ROCHEFOUCAULT ou des Pensées de la BRUYERE, l’humeur des éditorialistes en tous genres :
« Marchandise offerte est à demi vendue »
« A quelque chose malheur est bon »
« A trompeur, trompeur et demi »…
témoignages de l’intemporalité de ses réflexions sur la nature humaine, et de leur universalité.

Quand ce n’est pas l’Avocat Général à la Cour de Cassation, qui lors de son discours d’audience solennelle de rentrée en 1917, s’adressant à ses collègues, pour honorer la mémoire de ceux des leurs récemment disparus, qui se réclame de du FAIL, sacralisant la fonction de magistrat en ces termes, parlant de la conception d’un de ses pairs en la matière :

« Quand on est un haut magistrat, il faut dire adieu au monde et à la vie frivole. Il faut renoncer à l’art, à la littérature, à tout ce qui peut vous distraire ou vous détourner du devoir»

L’auteur du discours se plait à rappeler à son auditoire les magistrats du temps jadis :

« A toi, NOËL DU FAIL, conseiller au Parlement de Bretagne, auteur très facétieux des Contes et Discours d’Eutrapel ! , A toi, La Mothe le Vayer, substitut du Procureur Général au Parlement de Paris, auteur de tant d’œuvres satiriques et du Dialogue sur les Rares Qualités des Asnes de ce temps !, A toi, Montaigne, pour tes Essais immortels , et ton ami La Boëtie, vous qui fûtes avec Montesquieu , l’honneur du Parlement de Bordeaux !, A toi, Rotrou , A toi, Corneille ! »




Dans la rue ou sous les ors des Palais de Justice, chez le simple citoyen, dans les cours de récréation des écoles, dans la futilité de nos propos quotidiens comme dans les allocutions officielles des personnages de la République, ta mémoire, mon cher Noël, n’est pas prête de
vaciller…
Si par ce travail, j’ai un temps soit peu contribué à l’entretenir, j’en serais heureux…
Dors tranquille, tu vis toujours à travers ceux qui disent ton nom…









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